La réduction du décrochage scolaire et la formation par apprentissage figurent parmi les principaux leviers de lutte contre le chômage (M. Sekkouri)

La réduction du décrochage scolaire et l’adoption du système de la formation par apprentissage constituent des mécanismes principaux pour faire face au chômage, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri.

Lors d’un exposé devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants portant sur la “stratégie gouvernementale en matière d’emploi et de lutte contre le chômage”, M. Sekkouri a relevé que l’élargissement de la capacité d’accueil des écoles de la “seconde chance” est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire le décrochage scolaire en permettant aux jeunes, qui ont quitté le système éducatif, de reprendre leurs études ou de bénéficier d’une formation professionnelle, facilitant ainsi leur insertion sur le marché du travail.

A cet égard, il a précisé que le ministère œuvre, en coordination avec les secteurs concernés, pour le renforcement de cette orientation, alors même que le gouvernement envisage également d’étendre la formation par apprentissage pour passer de 31.000 bénéficiaires actuellement à environ 100.000 par an, tout en augmentant l’aide financière à 5.000 dirhams par bénéficiaire, en plus de la réduction de la durée des formations afin de tenir compte des conditions sociales des franges ciblées.

Aussi, M. Sekkouri a appelé les entreprises à s’impliquer dans le dispositif de la formation par apprentissage et à contribuer à la qualification des jeunes, selon leurs besoins.

Dans ce sens, il a souligné la nécessité de restructurer l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) afin de renforcer ses capacités et lui permettre de jouer un rôle plus important dans l’accompagnement des chercheurs d’emploi sans diplômes, notant que cela passerait par la mise en place d’un modèle de partenariat institutionnel avec les entreprises (plus de 50.000 entreprises concernées), et par l’instauration d’un parcours intégré de l’emploi au cœur des missions de l’Agence.

La lutte contre le chômage exige l’orientation des efforts vers les chômeurs non diplômés ne bénéficiant pas de la formation par apprentissage, a-t-il affirmé, mettant en avant, à cet égard, l’importance du programme “Awrach”, notamment sa composante relative aux contrats de longue durée dans le cadre d'”Awrach pour un soutien à l’inclusion durable”, visant à créer des emplois stables au sein des petites et moyennes entreprises (PME), et ayant déjà donné des résultats positifs.

Évoquant le Code du travail, le ministre a appelé à sa révision en vue d’offrir une meilleure protection juridique aux catégories vulnérables ou “marginalisées”, telles que les agents de sécurité privée et les travailleurs de l’économie numérique (les plateformes de livraison, télétravail…), notant que cette révision doit englober les nouvelles formes d’emploi atypiques, à même d’équilibrer les exigences du développement économique et la garantie des droits des salariés.

De leur côté, les membres de la Commission ont considéré que le chômage est un phénomène complexe aggravé par plusieurs facteurs, notamment les répercussions de la pandémie de Covid-19 qui a perturbé les chaînes de production et entraîné la perte de nombreux emplois, ainsi que la hausse de l’inflation importée malgré les efforts du gouvernement, outre les effets négatifs de la sécheresse persistante depuis plus de six ans, dans un pays où l’agriculture constitue un secteur majeur pour l’emploi.

Ainsi, ils ont appelé à l’élaboration d’une vision globale pour intégrer le secteur informel dans le circuit économique, lutter contre la fraude fiscale dans le secteur formel, et renforcer le soutien accordé aux petites entreprises en vue d’appuyer leur capacité de création d’emplois, tout en soulignant la nécessité d’augmenter le nombre de postes budgétaires créés dans le secteur public.

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