Enseignement supérieur au Maroc en 2025 : moins de recrutements, mais des investissements en forte croissance

Le secteur de l'enseignement supérieur au Maroc se prépare pour 2025 avec une restructuration significative, marquée par une baisse des recrutements mais des investissements importants dans les infrastructures et l’offre éducative. Le budget alloué au ministère de l'Enseignement supérieur est fixé à 16,43 milliards de dirhams, dont 60 % consacrés aux salaires, tandis que la réduction du nombre de postes ouverts reflète des ajustements budgétaires pour renforcer les ressources disponibles pour des projets ambitieux.

Une Réduction Mesurée des Postes, Orientée vers les Priorités Nationales

En 2025, le nombre de nouveaux postes dans l'enseignement supérieur marocain se limitera à 1 759, une diminution par rapport aux 2 349 postes créés l'année précédente. Cette répartition se veut ciblée : 834 postes sont affectés aux programmes jugés prioritaires, dont 252 pour la formation des futurs enseignants et 292 pour renforcer les effectifs en santé. Les 925 autres postes se concentreront sur le personnel pédagogique et administratif des établissements universitaires.

Des Investissements en Infrastructure pour une Capacité d'Accueil Accrue

Le Maroc investit également dans des projets d'infrastructure pour accompagner la montée en charge du secteur. Par exemple, la construction de 25 amphithéâtres, destinée à améliorer les espaces de formation dans plusieurs universités, est déjà avancée à hauteur de 80 %, représentant un investissement de 225,2 millions de dirhams. D’autres projets importants, comme le complexe universitaire d’Al Hoceima, en voie d'achèvement à 85 % pour un coût de 300 millions de dirhams, et la future cité universitaire de Tamesna, construite à 65 % pour un budget de 200 millions de dirhams, sont également en cours de réalisation. Ces investissements visent à améliorer les conditions d’apprentissage dans différentes régions.

De Nouvelles Filières et des Partenariats pour une Offre de Formation Diversifiée

En parallèle des efforts en infrastructures, le ministère a initié une réorganisation des formations au niveau du master et des établissements à accès limité. Ce réajustement vise à diversifier les parcours académiques, avec plus de 4 000 filières accréditées dans les secteurs public et privé. Pour atteindre ces objectifs, le ministère s'appuie sur des collaborations intersectorielles et des partenariats avec le secteur privé, notamment pour former les enseignants du primaire et du secondaire, ainsi que les professionnels de santé d'ici 2030. Dans le domaine numérique, l’objectif est de former 22 500 diplômés d’ici 2027, un besoin crucial dans le contexte actuel de digitalisation.

Amélioration des Services Sociaux aux Étudiants

Le ministère a également annoncé des mesures pour améliorer les services sociaux destinés aux étudiants, dont l’extension des capacités d’accueil des résidences universitaires avec 7 712 lits supplémentaires, portant le total à 60 118 lits. De nouvelles cités universitaires sont en construction dans des villes telles que Kénitra, Taza, Agadir et Mohammédia, tandis que d'autres, comme celles de Nador et Souissi 1, sont en cours d’agrandissement. L’accès à l’assurance maladie obligatoire a aussi progressé : désormais, 671 000 étudiants en bénéficient, soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente. Enfin, l'intégration du registre social unifié facilite l’attribution des bourses, aidant ainsi 420 000 étudiants.

Perspectives et Défis pour le Secteur de l’Enseignement Supérieur

Ces investissements traduisent la volonté de développer un secteur universitaire capable de répondre aux besoins croissants de la jeunesse marocaine, bien que des défis importants subsistent. Le financement des infrastructures et le renforcement des filières nécessitent une allocation optimale des ressources, tandis que l’adaptation de la formation aux exigences du marché du travail s’impose pour garantir l’insertion professionnelle des diplômés.

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