
Année blanche en vue pour les étudiants en médecine : Le "silence" politique de Miraoui critiqué par l'opposition
Les tensions montent au sein de la Chambre des représentants, alors que les chefs des groupes d’opposition critiquent vivement le « silence » du ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, face à la crise persistante des étudiants en médecine et en pharmacie. En pleine impasse dans les négociations, les élus reprochent au ministre sa « disparition » de la scène publique malgré la gravité de la situation.Ils estiment que le gouvernement n’a plus que deux options : soit exempter les promotions actuelles de la réforme contestée, soit en reporter l’application afin de l’élaborer avec les étudiants, les principaux concernés.
Selon plusieurs étudiants interrogés par Hespress FR, la crise dépasse désormais les simples revendications concernant la réintégration des étudiants suspendus ou l’annulation de la réduction des années d’études. Ils dénoncent ce qu’ils appellent un « chantage« , évoquant la suspension des bourses et l’accès au logement universitaire, une mesure liée au retard dans la réinscription des étudiants qui peinent à obtenir les certificats administratifs nécessaires.
Rachid Hammouni, chef du groupe du Progrès et du Socialisme (PPS) à la Chambre des représentants, a souligné que « le gouvernement fait face à un choix délicat. Soit il exempte les anciens étudiants qui refusent la prolongation des années d’études, sauvant ainsi l’année universitaire, soit il applique cette réforme uniquement aux promotions futures, en la reportant pour la développer avec les étudiants. »
Dans une déclaration à la presse, Hammouni a pointé la responsabilité du gouvernement, rappelant que bien que la plupart des revendications des étudiants aient été prises en compte, un point crucial reste en suspens : le refus de la réduction des années d’études. Il explique que les étudiants des promotions antérieures à la réforme ne souhaitent pas être soumis à cette nouvelle configuration. « Ils avaient signé pour un cursus de sept ans, pas de six« , insiste-t-il, ajoutant que les étudiants ne se sentent pas contraints de se plier à une réforme à laquelle ils n’ont pas consenti.
Une réforme controversée
Pour Hammouni, « imposer une réforme qui suscite une opposition aussi farouche chez les étudiants en médecine et en pharmacie est contre-productif« . Il ajoute que le succès d’une réforme repose sur le consensus et que « le gouvernement se doit de convaincre les étudiants ou de retarder la mise en œuvre de cette réforme« . Il met également en garde contre les risques de considérer les étudiants grévistes comme des « échecs« , soulignant que cette approche ne ferait qu’aggraver la crise. « La solution est claire : le gouvernement doit dialoguer avec les étudiants de manière fluide et participative« , affirme-t-il, insistant sur l’importance d’inclure les étudiants dans la prise de décision concernant leur avenir académique.
Cependant, Hammouni se refuse à placer toute la responsabilité de cette crise sur le seul ministre Abdellatif Miraoui. « Il est certes responsable de l’Enseignement supérieur, mais il opère dans le cadre d’un projet gouvernemental plus large« , rappelle-t-il. Le député n’hésite pas à attribuer la responsabilité de la crise aux trois partis formant la majorité gouvernementale.
Silence inquiétant
De son côté, Driss Sentissi, chef du groupe Haraki, s’alarme du silence du ministre Miraoui face à cette crise. Il qualifie de « trompeurs » les chiffres avancés par le ministère, indiquant que seuls 40 % des étudiants ont participé aux examens. « Ces chiffres incluent les étudiants étrangers, militaires et spécialisés, qui n’ont pas été concernés par ce débat« , explique-t-il.
Aussi, Sentissi déplore l’absence d’un interlocuteur crédible capable de convaincre les étudiants des réformes proposées. « Cette crise de confiance ne touche pas seulement les étudiants en médecine, elle s’étend à l’ensemble de l’exécutif« , insiste-t-il. Face à cette crise, le leader du groupe Haraki appelle à une intervention directe du chef du gouvernement, alertant que l’avenir de 25.000 étudiants en médecine est en jeu.
Une gestion de crise critiquée
Sentissi révèle également l’existence de tensions internes au ministère de l’Enseignement supérieur, notamment entre Miraoui et les présidents d’université ainsi que les doyens des facultés de médecine. Il regrette que le ministre ne semble toujours pas avoir pris la mesure de son rôle dans cette crise. Ainsi, Sentissi conclut en soulignant l’échec des tentatives de médiation, que ce soit de la part de la majorité ou de l’opposition, pour rétablir un dialogue constructif.
Face à cette situation alarmante, l’opposition appelle à des mesures urgentes pour éviter une année universitaire perdue, exhortant le gouvernement à réviser sa stratégie et à ouvrir des négociations sincères avec les étudiants, dans l’espoir de trouver une issue à cette crise.
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Mots Clés : Tensions | Chambre des représentants | Ministre | Enseignement supérieur | Etudiants en médecine | Réforme | Crise de confiance | Dialogue.