thumb

Universités marocaines : Cap sur l’innovation et l’employabilité

Entre intelligence artificielle, formation continue et partenariats avec des géants mondiaux, l’université marocaine entre dans l’ère du tout-numérique et redéfinit son rôle : former des talents immédiatement opérationnels.

La rentrée universitaire 2025-2026 s’ouvre sur un paysage en pleine effervescence. Le Maroc accélère la transformation de son enseignement supérieur, désormais au croisement de l’innovation numérique, de l’employabilité et de l’internationalisation.

Les universités et grandes écoles n’ont plus le luxe de fonctionner sur des schémas figés: face à un marché du travail bouleversé par l’intelligence artificielle, la mondialisation et l’évolution rapide des compétences, il s’agit de réinventer les modèles de formation pour rester pertinents.

Le constat est clair : le chômage des jeunes diplômés demeure un défi majeur, ce qui pousse les établissements à renforcer leurs liens avec le monde économique. Centres de carrière, incubateurs, partenariats avec les entreprises ou encore modules d’«employabilité» intégrant soft skills, langues et compétences numériques, se généralisent.

 

Lire aussi: Inflation : la hausse des prix marque le pas en août 2025 (HCP)

 

L’université se positionne comme un véritable catalyseur de talents opérationnels, prêts à intégrer un marché du travail en constante mutation. Cette approche traduit une évolution de fond : on ne forme plus seulement des diplômés, mais des profils directement insérables, capables de répondre aux exigences de réactivité et de polyvalence des recruteurs.

Dans ce contexte, le numérique s’impose comme un levier transversal. L’intelligence artificielle, la cybersécurité, la data science ou le cloud computing intègrent désormais les curricula, tandis que les pratiques pédagogiques évoluent : classes inversées, e-learning, projets collaboratifs, tutorat intelligent… Les campus deviennent des espaces hyperconnectés où se côtoient simulations immersives et outils d’apprentissage assistés par IA.

Cette mutation technologique s’incarne notamment dans le projet national Code 212, qui prévoit la création de 18 hubs technologiques publics d’ici 2026. Objectif : former des milliers de jeunes dans le développement logiciel, le codage, le cloud ou la cybersécurité, tout en contribuant à la souveraineté numérique du Royaume.

Les grandes écoles privées ne sont pas en reste et multiplient les innovations pour attirer les meilleurs profils. L’ESSEC Business School de Rabat lance ainsi cette année l’International Program in Business Administration (IPBA), un parcours sur cinq ans combinant bachelor et master, pensé pour des carrières globales.

Double diplomation avec CY Cergy Paris Université, échanges internationaux dès la deuxième année et semestre final à New York viennent compléter une offre qui se veut compétitive sur le plan mondial.

L’ISCAE, de son côté, refond en profondeur son programme «Grande École» en intégrant des certifications internationales et des modules digitaux, afin de mieux aligner la formation avec les standards mondiaux.

À Casablanca, l’ESCA École de Management mise sur un master en ingénierie juridique, financière et fiscale, une réponse aux mutations d’un environnement réglementaire et économique de plus en plus complexe. L’Université Mundiapolis élargit son portefeuille avec des filières en cybersécurité, intelligence artificielle et big data, tout en innovant avec une licence en journalisme et communication, preuve que les sciences sociales restent au cœur du débat académique.

L’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) poursuit, de son côté, son exploration de niches stratégiques, de la robotique à l’agriculture digitale, tandis que l’Université Internationale de Rabat (UIR) s’ouvre aux nanotechnologies et au design industriel.

Au-delà des filières initiales, un autre phénomène s’affirme avec force : la montée en puissance de la formation continue. Dans un contexte où les compétences se périment à grande vitesse, cadres et managers se tournent massivement vers des dispositifs flexibles pour rester compétitifs.

Executive MBA, certificats spécialisés, formations courtes sur mesure: l’offre se diversifie et atteint des standards comparables à ceux des business schools internationales, avec des tarifs qui suivent la même logique. Cette effervescence traduit une bascule vers le «lifelong learning», la formation tout au long de la vie, qui s’impose désormais comme un réflexe dans un monde professionnel en constante transformation.

Les partenariats avec les firmes internationales se multiplient
Parallèlement, les universités marocaines investissent dans la recherche et l’innovation. De nouveaux laboratoires voient le jour, souvent en partenariat avec des multinationales ou des institutions étrangères, et jouent un rôle moteur dans l’écosystème entrepreneurial.

À titre d’exemple, l’UM6P collabore avec OCP Group et des géants de la tech comme IBM pour développer des solutions basées sur l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture et à l’optimisation énergétique.

L’Université Internationale de Rabat a noué des coopérations avec Safran et Renault sur les matériaux composites et la mobilité durable. L’Université Hassan II de Casablanca travaille avec Siemens et Huawei sur des projets liés aux énergies renouvelables et aux télécommunications.

Dans le domaine de la santé et des biotechnologies, l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé (UM6SS) développe des partenariats avec AstraZeneca autour de la recherche clinique et des essais thérapeutiques, mais aussi avec Sanofi pour des programmes conjoints en pharmacologie et innovation médicale.

Ces collaborations illustrent une tendance forte : l’université marocaine s’ouvre de plus en plus aux alliances stratégiques avec l’industrie pharmaceutique et biomédicale, afin de soutenir la souveraineté sanitaire et l’innovation thérapeutique.

Enfin, le Maroc affiche clairement son ambition de devenir un hub académique en Afrique. De plus en plus d’étudiants subsahariens choisissent les universités marocaines, séduits par la qualité des formations, la stabilité du pays et les perspectives de mobilité offertes.

Les partenariats internationaux se multiplient: doubles diplômes avec des établissements européens et nord-américains, échanges académiques élargis, stages à l’étranger… Autant de dispositifs qui renforcent l’attractivité du Royaume sur la scène mondiale et affirment son rôle de plateforme de savoir au carrefour de l’Europe et de l’Afrique.

L’enseignement supérieur marocain vit ainsi une mutation profonde, portée par l’urgence de l’employabilité, la révolution numérique, la formation continue et l’internationalisation.

Mais une interrogation persiste : ce virage ambitieux suffira-t-il à répondre aux attentes d’une jeunesse nombreuse, exigeante et connectée, qui espère trouver dans l’université non seulement un diplôme, mais surtout un tremplin vers un avenir à la hauteur de ses ambitions ?

 

Découvrir davantage...

Mots Clés : intelligence artificielle | formation continue | partenariats | employabilité | innovation numérique | université marocaine | transition digitale | internationalisation


| | Numéro Spécial Décisions Marketing 2026 | | Appel à contributions – Numéro spécial RAM : Reimagining the Digital: Netnography, Art, and Alternative Representations | | Bourses d'Études Supérieures au Qatar 2026 | | Conférence sur les Perspectives Critiques en Comptabilité | | Appel à candidatures pour un contrat doctoral BAUHAUS4EU | | Appel à Communication - XXIIème journée H&G | | CHARGE DE LA REGLEMENTATION COMPTABLE (H/F) | | Forum International MEKNES SMART CITY | | Stage long au sein de l’antenne à Paris de l’Ambassade de France en Iran | | Rédacteur/Rédactrice au sein du Centre de Crise et de Soutien | | Les Experts-comptables face à un tournant décisif entre IA, durabilité et révolution des talents | | Les frais au lieu de la gratuité de l'enseignement mettent Midaoui face aux étudiants chercheurs | | Formation professionnelle : Vacarme bureaucratique ! | | Le CESE recommande l’adoption d’un «Small Business Act» | | CAN 2025: la 3e et dernière phase de la billetterie avancée au 15 novembre | | Formateur en Développement Digital | | Bourse d'Excellence pour stage de recherche, doctorat ou postdoctorat | | Opportunité de doctorat : Techniques avancées en apprentissage automatique pour les systèmes autonomes | | Appel à candidatures : bourse master double diplomation 2025 | | Offre de Contrat Doctoral - Projet ANR ECOS