Réforme éducative au Maroc : cap sur l’excellence scolaire

Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présenté devant la Chambre des représentants les grandes lignes de la réforme ambitieuse du système éducatif national. Sous le thème «Réforme de l’éducation : de l’école pionnière à l’université de l’excellence pour bâtir les générations du Maroc de demain», cette intervention a mis en lumière les efforts et priorités du gouvernement pour transformer profondément l’école publique et le système universitaire.

Depuis l’avènement du roi Mohammed VI, l’éducation a été érigée en priorité nationale. Dans son discours de 2015, le Souverain avait souligné que l’enseignement devait viser l’acquisition de connaissances, de compétences, ainsi que la maîtrise des langues. C’est dans cette lignée que s’inscrit l’action du gouvernement actuel, qui considère l’éducation non comme un simple secteur, mais comme un levier stratégique du développement du pays.

Parmi les projets phares figure la généralisation des «écoles pionnières», expérimentées depuis 2022. Ces établissements appliquent des approches pédagogiques innovantes, telles que la méthode TARL «Teaching at the Right Level», afin de garantir la maîtrise des apprentissages fondamentaux et de prévenir le décrochage scolaire. Les résultats sont prometteurs : les élèves des écoles Riyada enregistrent des progrès notables en compréhension de lecture, en mathématiques et en sciences. Pour l’année 2024-2025, plus de 2.626 établissements adopteront ce modèle, couvrant environ 30% des élèves du primaire.

En parallèle, le gouvernement a lancé une nouvelle initiative : les «collèges pionniers», destinée à lutter contre le décrochage scolaire au niveau secondaire. Environ 230 établissements, regroupant plus de 200.000 élèves, sont concernés dès cette année, avec un accompagnement renforcé sur les plans pédagogique, psychologique et social.

Dans ce sens, la réforme repose sur des moyens considérables : le budget du ministère de l’Éducation est passé de 68 MM de DH à 85 MM de DH entre 2019 et 2025. Le gouvernement a aussi régularisé la situation de plus de 115.000 enseignants contractuels, les intégrant définitivement dans la fonction publique, avec un effort budgétaire dépassant 2 MM de DH. Les ressources humaines sont également un pilier essentiel : 50.000 enseignants du primaire et du secondaire seront formés d’ici à 2025, avec un budget de 4 MM de DH dédié à une nouvelle ingénierie de formation.

La réforme ne s’arrête pas au niveau scolaire. L’enseignement supérieur est en pleine transformation avec l’objectif d’installer un nouveau modèle universitaire aligné sur les standards internationaux. L’année 2025 marque un tournant avec plus de 1,3 million d’étudiants inscrits, dont 344.000 nouveaux entrants dans les universités publiques.

Le gouvernement mise sur la création de nouveaux parcours universitaires adaptés au marché de l’emploi, la mise en place de centres de pré-orientation académique, l’introduction de programmes d’innovation comme CODE212, axé sur les compétences numériques et le soutien renforcé à la recherche doctorale et aux projets technologiques en partenariat avec plusieurs ministères.

La réforme vise à réduire les inégalités sociales et spatiales. En 2025, plus de 3 millions d’élèves bénéficient d’une aide directe dans le cadre du programme de soutien scolaire. Le nombre de bénéficiaires de la cantine, du transport scolaire et des manuels subventionnés a aussi augmenté significativement.

Le chef du gouvernement a souligné que cette réforme est un chantier de longue haleine qui nécessite une volonté politique constante, un financement durable et l’implication de tous les acteurs. L’objectif est d’offrir à chaque enfant marocain, quel que soit son milieu, une éducation de qualité qui lui permette de s’épanouir, de réussir et de contribuer au développement du Maroc.

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