
Exclus des concours de l’enseignement supérieur, les docteurs de l’Education nationale montent au créneau
L’interdiction des employés de l’Education nationale titulaires d’un doctorat de participer aux concours de l’enseignement supérieur a suscité de vives critiques, avec des menaces de mobilisation.
Le bureau national de l’Instance nationale des docteurs exerçant au sein du ministère de l’Éducation nationale a tenu une réunion le vendredi 6 juin dans un contexte marqué par une crise persistante dans le secteur éducatif, en raison notamment du recul du dialogue sectoriel et de résultats jugés insatisfaisants, en particulier concernant la situation des titulaires de doctorat.
À l’issue de la réunion, le bureau national de l’instance affiliée à la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) a réaffirmé son attachement à une résolution globale et équitable du dossier des docteurs, incluant une reconnaissance du préjudice subi, à travers un processus d’intégration progressive en trois phases (2024, 2025 et 2026).
Dans un communiqué, il rejette également avec fermeté l’exclusion des docteurs relevant du ministère de l’Éducation nationale des concours de l’enseignement supérieur, et appelle le ministère à revenir sur cette décision.
Une autre revendication concerne l’élargissement du nombre de postes ouverts au-delà des seuls centres de formation, en y intégrant les directions provinciales, les académies régionales, les services centraux, ainsi que le Centre de professorat.
Dans une déclaration à H24Info, Mohamed Karim, secrétaire général de l’Instance nationale des docteurs exerçant au sein du ministère de l’Éducation nationale, précise que la question des concours n’est qu’un des nombreux points constituant le dossier revendicatif de cette catégorie.
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Outre la révision du statut des docteurs et l’engagement du gouvernement à résoudre ce dossier selon une approche progressive en trois phases, le dossier revendicatif comprend la création de groupes de recherche scientifique, permettant au ministère de l’Éducation nationale de tirer pleinement parti des compétences et de l’expertise de cette élite académique.
Revenant particulièrement de la problématique des concours, Karim dénonce une situation préoccupante: «Cette année, de nombreux docteurs exerçant dans divers corps (ingénieurs, techniciens, enseignants, etc.) au sein du ministère de l’Éducation nationale ont vu leurs demandes d’autorisation pour passer des concours de recrutement dans l’enseignement supérieur refusées.»
La procédure habituelle permettait aux candidats d’obtenir, dans un premier temps, une autorisation délivrée par les académies régionales pour se présenter audits concours. En cas de réussite, une seconde autorisation était ensuite délivrée par le ministère ou, dans certains cas, par les directions régionales. Mais cette année, les candidats se sont heurtés à des refus systématiques, motivés par des instructions verbales invoquant un manque d’effectif.
Mohamed Karim estime que si le ministère tient à conserver ses compétences internes, il se doit au minimum de répondre aux attentes légitimes des docteurs et de contribuer à la résolution de cette crise.
Il rappelle que des promesses avaient été faites en ce sens, avec un calendrier de mise en œuvre fixé pour rétablir une situation normale et permettre aux docteurs, qui ont déjà manqué plusieurs concours en raison du refus d’autorisation, de participer aux prochaines échéances.
Il souligne enfin l’urgence d’un règlement avant les prochains concours, notamment ceux prévus à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et à l’université de Tétouan. À défaut de solution rapide, l’Instance nationale se réserve le droit d’engager des actions de protestation.
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Mots Clés : Doctorat | Éducation nationale | Concours | Exclusion | Revendications | Intégration | Crise | Mobilisation .