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Enseignement supérieur : le syndicat national demande un dialogue formel, dirigeants élus et une gouvernance démocratique

Le projet de loi 59.24 sur l’enseignement supérieur ravive les tensions dans les milieux universitaire depuis plusieurs semaines. Présenté par le gouvernement comme une réforme du fonctionnement des universités, il soulève l’inquiétude du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP), qui y voit une menace pour l’autonomie et l’unité des établissements et fustige son inspiration du modèle français, jugé responsable de la fragmentation du système public. Estimant que l’avenir de l’université marocaine se joue dans ce texte, le syndicat est passé à l'acte avec une première grève et prévient que la mobilisation se poursuivra tant qu’un "véritable dialogue avec le ministère n'est pas engagé".

Mercredi 17 septembre, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESUP) a réuni la presse à Rabat pour dénoncer le projet de loi 59.24 qui redessine les règles de l’enseignement supérieur. Cette conférence, au ton grave, a été l’occasion d’annoncer une grève nationale de 24 heures, premier acte de refus qui pourrait se prolonger selon le résumé de la rencontre.

Pour Habri El Habri, secrétaire général du syndicat, la loi 59.24, élaborée sans réelle concertation avec la communauté universitaire, est appelée à « conditionner l’avenir de l’université marocaine pour les trente prochaines années ». Le SNESUP réclame que le texte soit repensé dans un véritable cadre de dialogue et inscrit dans l’esprit de la loi-cadre 51.17, qu’il considère comme le socle du système éducatif national. Une telle conformité, estime le syndicat, doit garantir l’autonomie réelle des établissements et instaurer une gouvernance démocratique et transparente.
L’un des points les plus sensibles, rappelé dès l’ouverture, reste la question du mode de gouvernance. Le syndicat rejette la nomination administrative des responsables universitaires prévue par la nouvelle loi et plaide pour leur élection. « Les enseignants du supérieur sont compétents et mûrs pour élire leurs dirigeants, car ils sont les mieux placés pour connaître les aspirations et l’avenir de l’université », affirme El Habri. Le SNESUP redoute également que la réforme n’oriente les universités vers une logique marchande et appelle à « rompre avec le modèle français », importé au Maroc et jugé responsable de la fragmentation des établissements et de la faiblesse de la recherche scientifique.
 

Les griefs sont nombreux. Huit décrets d’application attendus depuis 2023 n’ont toujours pas été publiés, laissant en suspens la situation administrative de nombreuses catégories d’enseignants-chercheurs. « Le cahier revendicatif vise à restituer les droits à leurs détenteurs », insiste le syndicat, qui dénonce la lenteur du processus et réclame un dialogue sectoriel constant.

Le SNESUP critique en outre le blocage des discussions sur la régularisation des enseignants des centres régionaux de formation, un dialogue en attente depuis dix mois. En parallèle, il rappelle que la pédagogie reste la première priorité. « Elle concerne les enfants des Marocains et leur droit à poursuivre leurs études », explique le secrétaire général, appelant les enseignants à maintenir les filières et les normes pédagogiques de 2023-2024 en attendant de véritables concertations.

Après ce constat, le syndicat hausse le ton et transforme l’avertissement en véritable appel à la mobilisation. La contestation, affirme-t-il, n’a pas pour seul but de défendre les intérêts des enseignants mais de préserver ce qu’il considère comme les fondations de l’université publique, la gratuité, l’unification et l’autonomie. « Nous réclamons un dialogue sérieux et régulier avec le ministère », insiste-t-il, rappelant que son action ne se limite pas à constater les blocages.

La grève nationale de 24h décrétée ce mercredi est présentée comme « un premier signal » adressé aux autorités et, en l’absence de réponse, le mouvement s’intensifiera avec le boycott des instances élues et la suspension de la participation aux conseils universitaires. Les responsables syndicaux assurent qu’ils ne recherchent pas l’affrontement et réaffirment que leur préférence va à un dialogue sincère, seule voie, selon eux, pour offrir aux enseignants et aux étudiants une rentrée universitaire normale et apaisée.
 

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Mots Clés :  Loi 59.24 | Enseignement supérieur | SNESUP | Autonomie | Grève nationale | Gouvernance | Modèle français | Mobilisation


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