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Enseignement supérieur : des écarts salariaux qui interpellent

Au Maroc, tous les enseignants ne sont pas logés à la même enseigne. Dans le privé, certains touchent des salaires confortables, parfois dignes de cadres dirigeants, tandis que d’autres peinent à faire valoir leur expertise. À l’inverse, le public affiche une transparence nouvelle, mais reste soumis à des limites structurelles. Une fracture qui en dit long sur le système.

Au Maroc, la question des salaires dans l’enseignement supérieur met en lumière une fracture nette entre deux réalités. D’un côté, le secteur public, où les traitements des enseignants-chercheurs sont désormais accessibles à tous grâce à une plateforme officielle du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. De l’autre, le secteur privé, beaucoup plus discret, où la transparence salariale reste rare, voire inexistante.

Ce contraste entre clarté administrative et secret entrepreneurial ne se limite pas à la publication des grilles salariales. Il reflète aussi deux visions opposées de la valorisation du travail académique. Dans les établissements privés, la rémunération dépend fortement du type d’institution et de son positionnement sur le marché de l’enseignement. Dans les écoles d’ingénieurs, un enseignant en début de carrière peut espérer un salaire net compris entre 13 000 et 15 000 dirhams par mois. Avec quelques années d’expérience, ce montant peut atteindre les 20 000 dirhams.

Les écoles de commerce privées affichent des rémunérations un peu plus généreuses, allant de 20 000 à 25 000 dirhams par mois. Ces montants restent globalement comparables à ceux du secteur public, où les enseignants bénéficient d’une revalorisation salariale récente d’environ 3 000 dirhams nets. Toutefois, ce rapprochement ne concerne qu’une partie du privé.

Dans les universités considérées comme élitistes, souvent soutenues par des fondations ou bénéficiant d’un modèle hybride, les salaires s’envolent. Un enseignant débutant peut y percevoir jusqu’à 40 000 dirhams nets par mois. Pour les experts internationaux recrutés pour leur excellence académique, les rémunérations peuvent grimper à 150 000 dirhams mensuels, assorties d’avantages matériels comme le logement, la prise en charge scolaire pour les enfants ou encore les billets d’avion annuels.

Dans ces établissements, l’évolution de carrière se fonde sur des critères stricts et mesurables. Qualité pédagogique, activité de recherche et implication dans les projets de l’université sont scrutées. Les enseignants sont régulièrement évalués, non seulement par la direction, mais aussi par les étudiants. Le mérite individuel, dans toutes ses dimensions, est au cœur du système. À l’Université internationale de Rabat comme à l’Université Mohammed VI Polytechnique, des titres académiques hiérarchisent les profils : Assistant Professor, Associate Professor, Full Professor.

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Cette dynamique crée un environnement de travail exigeant, où les efforts peuvent être récompensés rapidement, mais où la pression est constante. La performance devient une condition essentielle de la reconnaissance et de l’ascension professionnelle.

À l’inverse, dans le secteur public, les règles d’avancement reposent majoritairement sur l’ancienneté. Bien que certains dispositifs permettent d’accélérer la promotion des enseignants les plus actifs en recherche, ils restent limités et peu incitatifs. Cette rigidité freine parfois l’engagement dans des projets scientifiques ambitieux.

La charge horaire constitue un autre point de divergence. Dans le public, elle est strictement définie : huit heures de cours hebdomadaires pour les professeurs, dix heures pour les maîtres de conférences. Le reste du temps est théoriquement dédié à la recherche, même si l’investissement dans cette activité varie selon les profils.

Dans le privé, l’amplitude horaire varie selon les institutions, certaines imposant jusqu’à quatorze heures par semaine, mais avec des attentes claires en matière de résultats. Le travail administratif, la participation aux comités et aux activités para-académiques s’ajoutent souvent aux tâches pédagogiques.

En fin de compte, ces deux modèles s’opposent mais se complètent. Le secteur public mise sur la sécurité de l’emploi et la régulation, tandis que le privé privilégie la performance, la compétitivité et la reconnaissance financière.

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Mots Clés :  Maroc | Enseignants | Salaires | Public | Privé | Transparence | Performance | Carrière .

 


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